Le 23 juin dernier, était signé à Cotonou, au Bénin, un accord qui lie l’Union européenne à 77 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP, 650 millions de personnes) pour une période de vingt ans. Cet accord remplace désormais les Conventions de Lomé qui servaient depuis 1975 d’instrument de la politique européenne de coopération avec les ACP.
On ne cesse de le répéter depuis de nombreuses années : bon nombre de pays dits en voie de développement sont écrasés par des dettes astronomiques. Pour certains d'entre eux, l'aide reçue au titre de la coopération au développement est bien inférieure aux remboursements qu'ils doivent opérer au bénéfice des établissements financiers des pays industrialisés. Ce qui est neuf, par contre, c'est le progrès d'un discours appelant à l'annulation des dettes pour les pays parmi les plus pauvres. Alors que, simultanément, l’aide publique au développement est en chute libre...
Dans le prolongement d’un précédent numéro de "Démocratie" consacré au débat économique et social français (1), nous avons reçu une contribution de Jean-Louis Laville, chargé de recherche au CNRS, responsable du Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie (Paris) et auteur de nombreux ouvrages traitant de l’économie solidaire. Cette contribution, que nous vous livrons ci-dessous, vise à présenter le courant de l’économie solidaire et la manière dont il se positionne par rapport, notamment, à l’économie de marché. Un élément à ajouter au débat.
La Région wallonne planche actuellement sur un projet de Schéma de développement de l’espace régional (SDER). L’enjeu de ce document de quelque 200 pages n’est pas mince: il s’agit de prendre des options d’aménagement du territoire susceptibles de favoriser le développement économique. Et cela, en garantissant la meilleure qualité de vie possible pour les habitants. Quelles sont les grandes options du SDER et les principales questions en débat? Tentative d'explication.
L'histoire de la moitié de l'humanité - les femmes - a largement été occultée." (1) Ce constat, fait tardivement dans les années 60, a conduit de nombreuses historiennes à réinterroger le passé sur le rôle et la place des femmes dans le développement des civilisations. Pourtant, les femmes n'ont pas attendu la reconnaissance officielle de leur rôle pour occuper une place importante dans le développement de leur pays ni pour formuler, à travers de nombreux mouvements de femmes, des projets de société plus conformes à leurs préoccupations.
C'est le décalage entre la réalité - une présence séculaire des femmes sur le terrain du développement - et la théorie qui découvre aujourd'hui le rôle et la place des femmes (2), qui a inspiré cet article.
La première partie expose les différents courants de pensée, la seconde, qui paraîtra dans le Démocratie n°4, abordera les pratiques sous un angle plus critique. À suivre, donc...
« Le capital est codé par la loi, principalement dans une poignée d’institutions de droit privé », telle est la thèse défendue par Katharina Pistor dans « The Code of Capital ». Pour Thomas Piketty, Adam Tooze, Quinn Slobodian et de nombreux·ses autres intellectuel·les, le livre et son explication de la dimension juridique de l’inégalité sont centraux aujourd’hui.
Il paraît difficile d’évoquer aujourd’hui la question des revenus et de la fiscalité sans faire référence au rôle joué par la finance. À la suite de la mondialisation financière, c’est-à-dire de la constitution, au cours des deux dernières décennies, d’un espace financier mondial, la finance est devenue l’institution dominante de notre système économique. Cette suprématie s’observe à différents niveaux.