L’utilisation de plus en plus répandue de l’internet modifie depuis plusieurs années déjà l’organisation de l’économie et, partant, des relations de travail. L’expansion progressive du télétravail l’illustre à merveille. Les marchés du travail se « dématérialisent », se virtualisent. Les enjeux sociaux de cette évolution sont énormes. Mais face aux tentatives d’encadrer cette nouvelle forme de travail, les employeurs belges font de la résistance.
Chaque année, plus de 400 000 jeunes travaillent comme étudiants. Certains souhaitent ainsi accumuler un petit pactole pour s’offrir un extra, arrondir leurs fins de mois ; d’autres, par contre, de plus en plus nombreux, cherchent un job pour subvenir à leurs besoins fondamentaux (logement, études…). Le travail étudiant dans l’emploi total représente 9,1 %. Pour les employeurs, il s’agit d’un instrument de flexibilité intéressant et bon marché ; le travail étudiant n’échappe malheureusement pas à une multitude d’abus.
L’objectif convenu lors du Sommet européen de Stockholm, en mars 2001, d’atteindre en 2010 un taux d’emploi de 50 % pour les personnes de 55 à 64 ans, est loin d’être en vue en Belgique. Le débat sur les prépensions reprendra sans doute vigueur d’autant que le nouveau gouvernement sera confronté d’ici peu à des choix budgétaires difficiles. Comment financer notamment la liaison au bien-être des prestations sociales et la réforme fiscale tout en contribuant au Fonds de vieillissement dans une conjoncture au plus bas et des perspectives de reprise lente et graduelle (1) ? Autrement dit, comment faire en sorte que les améliorations sociales soient durables ?
« Le travail intérimaire à la croisée des chemins. » Tels sont les mots introductifs au rapport sectoriel d’activités 2001 utilisés par le président de l'Union professionelle des entreprises de travail intérimaire (UPEDI). Des mots parmi d’autres, dans ce genre d’exercice qui relève du « plaidoyer pro domo » et qui est surtout destiné à informer et rassurer investisseurs et collaborateurs (1). Mais pour qui connaît le secteur et ses appétits, ils sont chargés de signification et renvoient aux défis et opportunités qui s’offrent aujourd’hui aux entreprises de travail intérimaire.
Au début de cette année, Albin Michel a édité, sous le titre "Le travail sans qualités. Les conséquences humaines de la flexibilité", une version française du dernier ouvrage du sociologue Richard Sennett (1). Ce livre est remarquable à plusieurs égards : son écriture agréable et fluide, sa construction autour de "petites histoires" de gens ordinaires, sa thèse qui porte sur l’effet corrosif de la flexibilité sur le caractère des gens, son registre littéraire : l’essai.
Cap pleins gaz vers l’"État social actif"! Tel est l’objectif des dernières mesures prises par le gouvernement arc-en-ciel, "programme printemps" et "plan Rosetta" en tête. S’il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan, on peut cependant voir se profiler quelques tendances. Analyse et humeur dans ce numéro de "Démocratie".
Appeler un opérateur en pleine nuit pour connaître le montant dépensé avec sa carte de crédit ou régler un problème de facture de GSM sont désormais devenus des opérations possibles et presque courantes. Ce confort (ou ce luxe diront certains) a un prix : la flexibilité de plus en plus grande du travail et donc des travailleurs. Dans le cadre d'une étude européenne récente, la Fondation Travail-Université s'est penchée sur les défis très actuels posés par cette extension et cette diversification de la flexibilité du travail et sur le rôle joué par la technologie (1). Patricia Vendramin, chercheuse à la FTU, en dresse ici les contours et esquisse quelques solutions.
Pas facile de s’y retrouver dans l’imbroglio de l’insertion socioprofessionnelle. Nombre d’observateurs et parfois même d’opérateurs sont déboussolés par la multiciplicité des intervenants. Nous n’en pointerons ici qu’un seul, l’EFT, l’Entreprise de formation par le travail. Elle ne couvre pas, loin de là, l’intégralité des situations mais est exemplative des évolutions de la politique d’insertion socioprofessionnelle en Communauté française.
Il y a dix ans mourrait assassiné Roger Vanthournout, prêtre ouvrier maçon. Révolté par la misère dans laquelle on laisse vivre des jeunes exclus, il avait décidé de recueillir chez lui les plus démunis d’entre eux qu’il rencontrait près de Charleroi et ailleurs en Wallonie, et de leur fournir l’occasion d’apprendre un métier par le travail dans le secteur du bâtiment. C’est ainsi que naquit la première entreprise d’apprentissage professionnel (EAP). En Wallonie et à Bruxelles, celles-ci se développeront ensuite sous la dénomination d’entreprises – ou d’ateliers – de formation par le travail.
Depuis plus de vingt ans, le secteur de l'insertion socioprofessionnelle (ISP) assure la formation de stagiaires pour leur permettre d'acquérir des compétences techniques et non techniques. Grâce à une pédagogie adaptée, l'objectif est de leur permettre d'intégrer le marché de l'emploi tout en leur proposant un accompagnement psychosocial. Cette approche intégrée de la formation se trouve confrontée aux politiques européennes qui encouragent l'acquisition des compétences et la transparence des certifications. Ce qui apparaît comme une opportunité comporte aussi des risques. À commencer par celui d'enfermer le secteur dans le champ des métiers en gommant le volet social qui est sa spécificité.