Tout a commencé à la fin du mois de mai par une banale question d’urbanisme : la destruction des arbres du parc Gezi longeant la place Taksim pour construire un gigantesque centre commercial de style ottoman. Les quelques dizaines de militants venus camper pour défendre l’un des endroits préférés de la classe moyenne turque ont été rapidement rejoints par des milliers de jeunes venus dénoncer l’autoritarisme dont fait preuve le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan et le Parti pour la justice et le développement (AKP). Pierre Vanrie, spécialiste de la Turquie, nous livre des clés de lecture pour comprendre ce réveil social.
On dénombre aujourd’hui environ 17.000 têtes nucléaires dans le monde dont 2.000 en état d’alerte permanente. Et pourtant, la tendance est à la baisse : en 1982, on en dénombrait environ 50.000. Sommes-nous pour autant sur la voie du désarmement mondial ? Où sont stockées ces armes ? Sont-elles toujours légales ? Combien nous coûtent-elles ? La Belgique est-elle impliquée ? De quelle façon ? Les questions sont multiples et diverses. Cet article fait le point sur ces différents enjeux, trop souvent oubliés aujourd’hui.
En juin dernier, le Brésil a été traversé par la plus grande mobilisation sociale de son histoire récente. Depuis 20 ans, la population semblait hypnotisée par les « bienfaits » provenant de l’immersion du pays dans le nouvel ordre économique mondial. On a dit que « le Géant s’était réveillé », mais comment expliquer qu’une revendication anodine en apparence a pu, en quelques jours à peine, faire descendre dans les rues de 80 villes plus de 2 millions de personnes ?
Quand il s’agit du Congo, les observateurs sont souvent pessimistes. Il est vrai que depuis des décennies et malgré des richesses naturelles considérables, le pays ne parvient pas à prendre son envol. Ces derniers mois, la situation s’est encore aggravée. Le pays est désormais classé au dernier rang de l’indice de développement humain. Par ailleurs, la situation politique et militaire est on ne peut plus trouble. Pourtant, dans ce marasme, il y a des raisons de garder espoir...
Le 13 mars dernier, à la surprise générale, c’est le cardinal Jorge Mario Bergoglio qui apparait sur le balcon de la Basilique Saint-Pierre. Déjouant tous les pronostics, cet Argentin de 76 ans devient donc le pape François, en référence à Saint François d’Assise. Comme celui-ci, le nouveau pape souhaite s’engager en faveur des pauvres.Très vite pourtant, son image se ternit suite à ses supposés liens avec la dictature de Videla. Près de 4 mois après son élection, les questions sont nombreuses (quelles sont ses orientations politiques ? peut-il réformer la Curie ?...). Christian Laporte décrypte ce début de pontificat.
Le dernier décompte officiel de l’ONU est accablant : le conflit syrien a fait plus de 100.000 victimes et on ne compte plus le nombre de « déplacés » en dehors des frontières du pays : 160.000 en Jordanie, 530.000 au Liban. Pourtant, face à ce conflit qui s’enlise, les Occidentaux paraissent paralysés et répugnent à s’engager. Ils tergiversent, s’atermoient, mais restent obstinément immobiles. Comment expliquer cette situation inédite ? Décryptage et tentative d’explication.
L’effondrement du Rana Plaza en avril dernier dans la banlieue de Dhaka, capitale du Bangladesh, a provoqué une vague d’émotions et de colère à travers le monde. Cette catastrophe met en évidence les terribles conditions de sécurité et d’hygiène dans des milliers d’usines d’habillement au Bangladesh et en Asie qui fournissent nombre de marques occidentales à bas prix. De l’État du Bangladesh aux enseignes de la mode européennes, en passant par les syndicats locaux, qui sont les responsables ? Et que faire pour que de tels drames ne se reproduisent plus ?
En marge du dernier Forum social mondial (FSM) qui s’est tenu à Tunis du 26 au 30 mars dernier, une délégation de la CSC et du MOC a pu rencontrer deux syndicats tunisiens (l’UGTT et la CGTT) afin de tenter d’appréhender leur structuration et leurs principaux champs de bataille dans le paysage tunisien post-révolutionnaire. Moins connue que l’Union Générale tunisienne du Travail (UGTT), nous avons décidé de mettre en lumière la Confédération Générale tunisienne du Travail (CGTT) en donnant la parole à son secrétaire général, Habib Guiza.
« Je commençais à travailler à 5 heures, et je finissais à minuit, tous les jours »1, explique Estrela en larmes. Elle était travailleuse migrante philippine au Qatar avant de prendre la fuite fin 2010. Alors que le salaire annuel qatari moyen est de 88.000 dollars américains, Estrela n’en gagnait que 2.500, quand ses employeurs n’en retenaient pas une partie. Un témoignage comme tant d’autres au Qatar où 94 % de la force de travail vient d’ailleurs, surtout des pays pauvres d’Asie. Tour d’horizon des conditions de travail dans un pays aux relations commerciales de plus en plus étroites avec la Belgique.
Depuis les élections législatives de 2006, qui ont vu arriver au pouvoir le mouvement islamiste palestinien Hamas, la Bande de Gaza (dont le Hamas a pris le contrôle en 2007) est soumise à une politique systématique d’asphyxie économique. L’approvisionnement en médicaments, denrées alimentaires et autres biens de première nécessité est soumis au contrôle drastique d’Israël. L’aide européenne à ces territoires palestiniens permet tout juste aux habitants de survivre, mais non de développer économiquement la région. Un développement qui, comme l’écrit Laurence Weerts dans les lignes qui suivent, serait pourtant la clé de la paix au Proche-Orient.