Il y a de fortes chances que les vêtements que vous portez aient été confectionnés dans des conditions de travail précaires au Bangladesh, que votre smartphone contienne des minerais extraits par des enfants en RD-Congo et que les fèves du chocolat que vous mangez aient été récoltées par des personnes réduites en esclavage en Afrique de l’Ouest. Nous sommes de plus en plus au courant de ces violations massives des droits humains. Nous tentons alors d’adapter nos comportements. Or, faire retomber cette responsabilité sur les seules épaules des consommateur·rices est-il efficace ?
Si la nouvelle n’a pas fait la une des journaux, ce 1er janvier marquait pourtant l’aboutissement d’un long combat de la société civile avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation européenne sur l’approvisionnement responsable en minerais. Depuis cette date, les entreprises importatrices de minerais de l’Union européenne sont officiellement tenues de remplir leur devoir de diligence. Mais qu’est-ce que cela implique concrètement ? Et qu’est-ce que cela va changer véritablement en Europe et dans les zones de conflit ?
En dépit de la rhétorique sur les biens publics mondiaux, la course pour l’accès aux vaccins contre le coronavirus met une nouvelle fois en lumière l’inégalité entre les nations sur le marché mondial des médicaments. Au-delà du cas spécifique du Covid-19, le problème se manifeste à trois niveaux : dans le sous-financement de la recherche sur les maladies tropicales, dans le système des droits de propriété intellectuelle qui exclut les pays en développement des résultats de la recherche menée au Nord et dans le délabrement des capacités de recherche et de production des pays les plus pauvres.
Entre les promesses de nouvelles conquêtes faisant miroiter une refonte en profondeur de la société marocaine et les éternels retours en arrière, l’avenir politique du Maroc tergiverse. Les fleurs annoncées par le printemps arabe semblent avoir fané avant même leur éclosion, dévoilant la vraie nature du gouvernement en place. À l’instar de toutes les régions, le Rif en paie aujourd’hui les frais. Après avoir tenté de remettre la question sociale à l’agenda, il se voit à présent soumis à de nouvelles formes de répression.
L’année 2019 marque les 100 ans de l’Organisation internationale du travail (OIT). Depuis ses débuts, le monde du travail a connu de profonds changements qui imposent aux Institutions du travail de nouveaux défis. Un groupe d’experts a ainsi été mandaté par l’OIT pour penser l’avenir du travail dans une perspective d’amélioration pour toutes et tous. Luc Cortebeeck, président honoraire de l’OIT et de la CSC en faisait partie. Il revient sur les points forts du rapport de cette Commission mondiale sur l’Avenir du travail et esquisse en préambule un bilan de l’organisation.
De la colonisation aux nouvelles politiques agricoles productivistes, en passant par les réformes agraires qui ont égrainé l’Histoire de l’Afrique des Grands Lacs, les paysan·ne·s de la région ont fait face à l’accaparement de leurs meilleures terres. Une situation qui a poussé certain·e·s d’entre eux·elles à défendre leur droit d’en jouir, en faisant continuellement preuve de résistance et de résilience. En s’engageant parfois aussi dans la lutte armée. Un autre regard sur l’Afrique et sur ses luttes paysannes, vues comme l’expression de leur citoyenneté.
La problématique des enfants-soldats est un fléau dramatiquement connu. Malgré les efforts fournis par les organisations internationales et les progrès réalisés dans certaines parties du monde, le nombre d’enfants enrôlés reste élevé. En augmentation même. Mais qu’en est-il au juste ? Quels sont les types de violations subies, les acteurs impliqués, les endroits du monde les plus touchés ? Cet article propose de faire le point sur la situation actuelle, chiffres à l’appui, en se focalisant sur trois zones particulièrement impactées : la Somalie, le Nigéria et la Syrie.
Cette année, l’Organisation internationale du Travail (OIT) fête ses 100 ans d’existence. L’occasion, entre autres, de clôturer une « initiative sur l’avenir du travail » lancée dès 2015 par son actuel Directeur général, le Britannique Guy Ryder. Une initiative intéressante à bien des niveaux mais sur laquelle on peut également poser un regard critique, notamment parce qu’elle met au jour les contraintes du tripartisme qui est l’un des fondements de l’OIT.
Le 8 mars dernier, la Belgique vivait sa première grève féministe. Au même moment, partout dans le monde, d’autres femmes se mobilisaient pour faire entendre leur voix, en particulier en Espagne et en Amérique latine. Parmi les témoins de ce vaste mouvement, la journaliste péruvienne Zuliana Lainez. Pour Démocratie, elle fait part de ses réflexions et expériences sur l’organisation de la grève des femmes, mais aussi sur le langage non sexiste, le rôle des syndicats dans les combats féministes et les enjeux actuels du mouvement féministe au Pérou.
En Belgique, la pression citoyenne sur la question climatique est la bienvenue face au décalage entre la marge de progression de notre pays et la frilosité de nos décideurs. Ce volontarisme ne doit néanmoins pas nous amener à projeter notre sentiment d’urgence sur le reste du monde. Les gilets jaunes nous ont rappelé combien la fixation sur l’urgence climatique était le privilège de groupes libérés d’urgences vitales. En termes de rapports Nord-Sud comme en termes de classes sociales, il faut tenir compte des réalités économiques et des horizons temporels de chacun. Et combattre la tendance qui envisage l’élévation des niveaux de vie des populations asiatiques, africaines et latino-américaines sous le seul angle de leur impact carbone.