Le 22 mai 2023, les organisations syndicales appelaient à manifester pour dénoncer les attaques sévères portées au droit de grève. En toile de fond de cette action, l’immixtion brutale de la Justice dans le conflit social chez Delhaize, mais aussi le récent projet de loi du ministre de la Justice Van Quickenborne (Open Vld), qui vise à assortir certaines condamnations d’une interdiction de manifester pouvant aller jusqu’à trois ans. Cette criminalisation de l’action collective relève d’une offensive politique et judiciaire de long terme contre la grève et les pratiques de protestation. Sans nier cet état de fait ni la légitimité des mobilisations syndicales en faveur du droit de grève, nous proposons un autre point de vue sur ce droit en affirmant que c’est aussi parce que la grève est un droit que sa pratique est disqualifiée socialement. L’ordre juridique (néo)libéral ne peut en effet intégrer la grève qu’à la condition de lui retirer toute capacité de transformation sociale. Dès lors, que reste-t-il de la grève ?
Le non-recours aux droits sociaux est un phénomène complexe qui touche particulièrement les femmes en situation de monoparentalité. Comme différents travaux ont pu le mettre en évidence, la monoparentalité féminine s’accompagne d’épreuves multiples . Dans le cadre d’une recherche que nous avons menée , nous avons rencontré douze femmes en situation de monoparentalité qui fréquentent l’association Vie Féminine.
Sur plus d’un siècle d’existence, les Semaines sociales ont exploré de très nombreuses thématiques. Si leurs sujets sont éclectiques au fil des ans, elles ont à plusieurs reprises mis le focus sur la question de la démocratie culturelle et de la promotion des travailleurs et travailleuses. L’accès à la culture, à la formation et à l’Éducation permanente sont autant de revendications portées par le MOC et ses organisations, encouragés en cela par un petit groupe de militant·es actif·ves dans le mouvement et, de près ou de loin, dans l’organisation des Semaines sociales.
Pierre Rosanvallon, historien et sociologue français, revient sur ce que les mouvements sociaux récents en France, notamment les gilets jaunes et le mouvement contre la réforme des retraites, nous apprennent sur la transformation actuelle des formes de mobilisation.Propos recueillis lors d’une rencontre intersyndicale à Bruxelles en mars 2023.
En automne 2020, le MOC décide de renouer avec une de ses pratiques historiques, l’enquête populaire, afin de collecter l’expérience populaire de la pandémie et de la structurer en savoirs sociaux. Entre les phases de reconfinement et de déconfinement, un total de 10 groupes a participé à l’enquête au printemps 2021, rassemblant plus de 60 personnes. Ils ont livré leurs récits de la pandémie et – pour certains – en ont tiré une analyse. Les contenus de l’ensemble des travaux de groupe ont ensuite fait l’objet d’une analyse traversable à l’échelle du MOC.
Dans un récent ouvrage consacré à l’émancipation, Bruno Frère et Jean-Louis Laville repensent la critique du capitalisme à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires. Dans La fabrique de l’émancipation, ils mobilisent divers apports théoriques, de Bruno Latour aux épistémologies du Sud, en passant par Bourdieu, Boltanski ou l’école de Francfort, auteurs qu’ils confrontent à un ensemble foisonnant de luttes actuelles tant au Nord qu’au Sud de la planète. À découvrir.
Un an après l’épisode tragique des inondations en Wallonie, Aline Lambert raconte son expérience de bénévole à Pepinster, du 19 au 24 juillet 2021. Armée de bottes, d’une pelle et d’un seau, elle voulait y retrousser ses manches. Elle finira par exercer son métier de psychologue avec un hall comme seul point d’arrimage pour accueillir la parole singulière des sinistrés et sinistrées. Témoignage.
Le mouvement des Gilets jaunes (GJ) a émergé en Belgique en 2018 comme une nouvelle forme de contestation sociale. Peut-il pour autant être qualifié de mouvement social ? Et dans quelle mesure ses revendications indiquent-elles un changement dans la manière de pratiquer la politique ? Après avoir rappelé le contexte d’apparition du mouvement des Gilets jaunes en Belgique et mis en évidence ses liens avec le monde syndical, cet article tente d’élucider ces questionnements à la lumière de théories établies sur les mouvements sociaux 1
En Wallonie, un fournisseur d’énergie peut décider unilatéralement et sans contrôle judiciaire de limiter et de suspendre l’accès à l’énergie d’un ménage, pour simple raison de dette estimée de gaz ou d’électricité. Pourtant, disposer d’énergie en suffisance est indispensable pour rendre effectif le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Et sanctionner un droit doit passer par la justice. Mais les choses pourraient changer bientôt. Il était temps !
On en a peu parlé pendant la crise du Covid et pourtant, il·elles ont joué un rôle indispensable dans la gestion de l’épidémie. Les technicien·nes de surface des maisons de repos ont mis les bouchées doubles pendant cette période pour assurer la propreté et la désinfection des locaux limitant ainsi la propagation du virus. Il·elles ont aussi apporté leur soutien aux résident·es, particulièrement affecté·es par le confinement. Carol Wathlet travaille dans une maison de repos et livre pour nous son témoignage à Démocratie.