Bon, c’est vrai, je ne suis pas économiste. Mais tout de même, j’ai parfois du mal à comprendre. Regardez par exemple ceux qu’on appelle les « investisseurs ». J’avais d’abord cru comprendre qu’ils étaient semblables à de mignons petits moineaux qui s’effraient au moindre bruit, et s’envolent vers d’autres cieux dès qu’on les dérange… Il faut, répète à l’envi notre (cher) ministre des Finances, attirer à nous les petits moineaux – enfin, les investisseurs, quoi ! Et pour cela, chuuut, pas de bruit, on ne parle surtout pas de méchants impôts et de vilaine fiscalité, sinon les gentils petits moineaux vont s’envoler. Déjà, je m’étais dit : c’est bizarre cette histoire parce que les moineaux, ce ne sont pas des pigeons non plus ! S’ils viennent chez nous, ce n’est pas (rien que) pour faire plaisir à Didier. C’est aussi parce qu’ils doivent bien s’investir quelque part dans l’économie « réelle » pour générer des profits, non ? Alors, après tout, ils ne sont peut-être pas si farouches que ça… Ensuite, quand j’ai lu dans le journal l’autre jour que presque tous les moineaux voient actuellement se volatiliser (sans mauvais jeu de mots) des centaines de milliards de dollars en crédits pourris et spéculation, je me suis dit : « ça alors ! Ils ne veulent pas payer d’impôts pour les hôpitaux, les écoles, les routes, mais jeter leur pognon par la fenêtre, ça, pas de problème ?! ». Le temps que notre cher Didier accuse la gauche de rage taxatoire, et on apprenait qu’en France, un seul spéculateur avait fait perdre à sa banque l’équivalent du déficit 2006 de la sécu ! Allons, allons, Didier, la « rage taxatoire », comme tu dis, ça leur coûterait finalement beaucoup moins cher et ce serait bien plus utile que la rage spéculative. Non ?

Le Gavroche

Palestine : remettre les mots à leur place

«Les Palestiniens sont abattus. Les Palestiniens meurent de faim. Des enfants… Lire la suite
Mai 2019

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