Le 15 mars dernier, le gouvernement wallon a adopté un décret de réforme du bail d'habitation et de résidence principale. Il est entré en vigueur le 1er septembre. Ainsi se concrétise le transfert de compétences acquis en 2014, lors de la sixième réforme de l'État. Consensuel, le texte maintient un certain équilibre qui présidait. En revanche, peu ambitieux, il manque l'occasion d'améliorer des dispositifs boiteux et élude certains enjeux qui regardent pourtant de près un Wallon sur trois 1.
Le transfert du « bonus logement » aux Régions est l’occasion de réévaluer la pertinence de cette mesure mise en place au niveau fédéral en 2004. Pour l’année 2015, on estime à 750 millions d’euros le coût de cette mesure pour la Région wallonne, sur une facture totale de 2,6 milliards pour l’ensemble du pays. Dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, une réforme s’impose donc, qui cible davantage le dispositif afin de le rendre à la fois plus efficace et plus équitable. Explications.
Il y aurait entre 15 000 et 30 000 logements vides en Région bruxelloise (dont 5 000 habitables immédiatement) et 40 000 en Wallonie, pratiquement le même nombre de personnes dans les deux Régions sont sur les listes d’attente pour un logement. Facile donc, direz-vous, donnons leur les logements vides.
Tout le monde le sait, tout le monde s’en plaint : se loger à Bruxelles coûte cher, et même très cher. Dans la capitale, plus de 200 000 familles répondent aux conditions d’accès au logement social, c’est-à-dire un Bruxellois sur deux. 23 500 de ces familles sont sur des listes d’attente.
Vétusté et sous-financement chronique, le logement social wallon peine à se régénérer. À l'instar du parc bruxellois, de nombreux logements sociaux wallons sont considérés comme insalubres et nécessitent également une large opération de réhabilitation. Sous perfusion depuis des années, le logement social wallon va-t-il enfin pouvoir se relever ? Un plan quinquennal dopé d'un milliard d'euros vient de lui être accordé.