La pandémie du Covid-19 nous rappelle les traits les plus fondamentaux de la condition humaine : la solidarité existant entre les humains par-delà les frontières, mais aussi la solidarité entre les humains et tous les autres vivants, comme la solidarité entre les vivants et leurs milieux. Ce brutal rappel, que les nationalismes obtus et les logiques concurrentielles s’empressent déjà d’étouffer, nous invite à repenser à ce que devrait être une véritable institution politique du monde, ce que nous appellerons ici le commun mondial de l’humanité.
Dans cette période où le meurtre de George Floyd ravive les questionnements liés au racisme, nous avons interrogé Nadia Nsayi sur la nécessité de mener le processus de décolonisation jusqu’à son terme pour que nous puissions, tant en Belgique qu’au Congo, regarder l’histoire de la colonisation sans fard. Et pour que nous puissions envisager la construction d’un futur commun plus juste pour toutes et tous.
« Les alternatives ne manquent pas. Ce qui manque vraiment, c’est de la pensée alternative sur les alternatives. » 1 C’est le point de départ de la science critique engagée développée par le Centre d’études sociales (CES) de l’Université portugaise de Coimbra dirigée par le renommé sociologue Boaventura de Sousa Santos. Des pistes pour « décoloniser, démarchandiser et démocratiser » nos sociétés y sont explorées. Rencontre avec l’un de ses chercheurs, Elísio Estanque.
Depuis une dizaine d’années, Harenois·es, zadistes, militant·e·s associatif·ve·s, activistes du monde carcéral et environnementalistes tentent envers et contre tout de résister à l’implantation de la méga-prison de Haren. Un livre raconte la manière dont ils font converger leurs luttes. Extraits et reportage au cœur d’un mouvement qui, malgré un récent revers juridique, ne compte pas abdiquer. Au nom d’un idéal démocratique.
Ils s’appellent Squeezie, Norman ou GuiHome. Ces « youtubeurs » sont devenus de véritables icônes pour les jeunes qui les suivent sur leur chaine YouTube. Véritable phénomène de société, cette nouvelle manière de s’informer inquiète les parents et secoue les médias traditionnels. Éclairage avec Mateusz Kukulka, spécialiste en médias sociaux.
Si les élections européennes du 26 mai n’ont pas débouché sur le raz-de-marée populiste attendu, la tendance de ces dernières années est claire : les mouvements populistes gagnent du terrain un peu partout en Europe. Les explications de ce phénomène tiennent en de multiples facteurs: défiance grandissante envers les élites, crise de la démocratie représentative, insécurité sociale et économique, hégémonie néolibérale... Décryptage d’une réponse politique perverse à une demande légitime de réappropriation du politique par les citoyen·ne·s.
Marchés végans, restaurants végans, festivals végans : chez nous, le véganisme a le vent en poupe. Mais en refusant tout produit d’origine animale dans l’assiette comme dans la vie de tous les jours, le courant végan propose en fait un nouveau projet de société qui est source d’inquiétudes pour de nombreuses raisons qu’ignorent souvent les végans eux-mêmes. Parmi celles-ci, la mainmise du marché végan par les grands groupes agro-industriels. Soutenir une alimentation éthique et juste passe plutôt par un modèle qui exclut autant la « sale viande » que la « fausse viande ».
Le développement des circuits courts, de la filière bio ou des supermarchés coopératifs est une réalité qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mouvement pour un système alimentaire plus durable échappe pourtant en partie aux publics précarisés. Les raisons ne sont pas uniquement financières. Elles sont aussi culturelles. Au-delà des comportements de consommation individuels, il existe aussi une responsabilité politique. C’est ce que démontre une recherche-action menée par différents acteurs de l’aide alimentaire à Bruxelles.
Tout.e citoyen.ne ou militant.e qui se mobilise est aujourd'hui obligatoirement confronté.e au monde numérique. Si celui-ci constitue la plupart du temps une réelle opportunité, il est également source de méfiance. D'où l'intérêt de s'interroger sur nos pratiques digitales individuelles et collectives ainsi que sur les alternatives existantes. Car si on s'en donne les moyens, surfer autrement est possible !
Alors que les multinationales Google et Facebook s'engagent toujours plus dans la voie de la domination numérique, le débat politique sur la limitation de leur pouvoir s'amplifie. Trois journalistes allemands ont recueilli des idées importantes sur la réglementation des monopoles des plateformes 1. Que ce soit par le biais du renforcement de la protection des données ou du démantèlement, une autre approche est possible face à ce capitalisme des données.