La guerre à Gaza oblige à penser l’inégalité des vies, en termes à la fois quantitatif et qualitatif, à la fois d’existences qui ne sont pas dignes d’être racontées et de morts qui ne sont pas dignes d’être pleurées. Cette relecture oblige alors à analyser les raisons pour lesquelles le monde–et particulièrement le monde occidental en ce qu’il se prévaut de valeurs qu’il présume universelles – a non seulement consenti à l’oblitération de tout ce qui pouvait signifier la vie à Gaza, mais a également soutenu l’entreprise criminelle qui la perpétrait .
Examiner l’histoire du militantisme pour la paix sur une temporalité assez longue permet de souligner le rôle précurseur d’hommes et de femmes qui, dès le 19e siècle, ont contribué à remettre en cause la légitimité de la guerre comme instrument de résolution des litiges entre États. En popularisant les méthodes de règlement pacifique des conflits par la mise en place d’une justice internationale et en soutenant la création d’organisations multilatérales favorisant la coopération internationale, ils et elles ont travaillé à l’édification d’un système international plus sûr et plus juste, aujourd’hui cependant de plus en plus contesté et menacé.
L’ouvrage collectif Mondes en guerre: Militarisation, brutalisation et résistances édité par le Centre tricontinental fin 20241 revient sur des tendances fortes observables dans la récente recrudescence des dynamiques conflictuelles. Pour prolonger la réflexion, cet article, issu d’un webinaire, propose un focus sur deux conflits armés: Palestine et Niger.
La solidarité internationale est un concept indispensable dans la lutte contre les inégalités, mais sa mise en oeuvre soulève de nombreuses questions, notamment lorsqu’il s’agit de soutenir les pays du Sud dans leur quête de développement et de justice sociale. Entre promesses non tenues et pratiques de domination, comment construire une solidarité véritablement transformative ? Quel rôle les ONG doivent-elles jouer dans ce processus ? Des acteurs de la société civile congolais en visite en Belgique en mars 2024 partagent leur vision pour relever les défis d’un système mondial inégal.