Quand il s’agit du Congo, les observateurs sont souvent pessimistes. Il est vrai que depuis des décennies et malgré des richesses naturelles considérables, le pays ne parvient pas à prendre son envol. Ces derniers mois, la situation s’est encore aggravée. Le pays est désormais classé au dernier rang de l’indice de développement humain. Par ailleurs, la situation politique et militaire est on ne peut plus trouble. Pourtant, dans ce marasme, il y a des raisons de garder espoir...
Le 13 mars dernier, à la surprise générale, c’est le cardinal Jorge Mario Bergoglio qui apparait sur le balcon de la Basilique Saint-Pierre. Déjouant tous les pronostics, cet Argentin de 76 ans devient donc le pape François, en référence à Saint François d’Assise. Comme celui-ci, le nouveau pape souhaite s’engager en faveur des pauvres.Très vite pourtant, son image se ternit suite à ses supposés liens avec la dictature de Videla. Près de 4 mois après son élection, les questions sont nombreuses (quelles sont ses orientations politiques ? peut-il réformer la Curie ?...). Christian Laporte décrypte ce début de pontificat.
Le dernier décompte officiel de l’ONU est accablant : le conflit syrien a fait plus de 100.000 victimes et on ne compte plus le nombre de « déplacés » en dehors des frontières du pays : 160.000 en Jordanie, 530.000 au Liban. Pourtant, face à ce conflit qui s’enlise, les Occidentaux paraissent paralysés et répugnent à s’engager. Ils tergiversent, s’atermoient, mais restent obstinément immobiles. Comment expliquer cette situation inédite ? Décryptage et tentative d’explication.
L’effondrement du Rana Plaza en avril dernier dans la banlieue de Dhaka, capitale du Bangladesh, a provoqué une vague d’émotions et de colère à travers le monde. Cette catastrophe met en évidence les terribles conditions de sécurité et d’hygiène dans des milliers d’usines d’habillement au Bangladesh et en Asie qui fournissent nombre de marques occidentales à bas prix. De l’État du Bangladesh aux enseignes de la mode européennes, en passant par les syndicats locaux, qui sont les responsables ? Et que faire pour que de tels drames ne se reproduisent plus ?
En marge du dernier Forum social mondial (FSM) qui s’est tenu à Tunis du 26 au 30 mars dernier, une délégation de la CSC et du MOC a pu rencontrer deux syndicats tunisiens (l’UGTT et la CGTT) afin de tenter d’appréhender leur structuration et leurs principaux champs de bataille dans le paysage tunisien post-révolutionnaire. Moins connue que l’Union Générale tunisienne du Travail (UGTT), nous avons décidé de mettre en lumière la Confédération Générale tunisienne du Travail (CGTT) en donnant la parole à son secrétaire général, Habib Guiza.
« Je commençais à travailler à 5 heures, et je finissais à minuit, tous les jours »1, explique Estrela en larmes. Elle était travailleuse migrante philippine au Qatar avant de prendre la fuite fin 2010. Alors que le salaire annuel qatari moyen est de 88.000 dollars américains, Estrela n’en gagnait que 2.500, quand ses employeurs n’en retenaient pas une partie. Un témoignage comme tant d’autres au Qatar où 94 % de la force de travail vient d’ailleurs, surtout des pays pauvres d’Asie. Tour d’horizon des conditions de travail dans un pays aux relations commerciales de plus en plus étroites avec la Belgique.
Depuis les élections législatives de 2006, qui ont vu arriver au pouvoir le mouvement islamiste palestinien Hamas, la Bande de Gaza (dont le Hamas a pris le contrôle en 2007) est soumise à une politique systématique d’asphyxie économique. L’approvisionnement en médicaments, denrées alimentaires et autres biens de première nécessité est soumis au contrôle drastique d’Israël. L’aide européenne à ces territoires palestiniens permet tout juste aux habitants de survivre, mais non de développer économiquement la région. Un développement qui, comme l’écrit Laurence Weerts dans les lignes qui suivent, serait pourtant la clé de la paix au Proche-Orient.
Les symptômes de la crise sont nombreux : les institutions internationales chargées de la régulation économique sont à la fois en crise et en panne : crise de légitimité, panne de projets… Si les causes de cette déliquescence du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC sont diverses et parfois spécifiques, voire anecdotiques – on ne reviendra pas sur le comportement népotique de Paul Wolfowitz, du temps où il dirigeait la Banque mondiale –, il en est quelques-unes qui semblent communes aux difficultés que traversent tant le FMI, que la Banque mondiale et l’OMC.
L’actuel retour en force d’une dynamique d’alliances Sud-Sud doit tout d’abord être remis dans le contexte de la montée en puissance des flux Sud-Sud, notamment commerciaux, qui sont passés de 222 milliards de dollars en 1995 à 562 milliards de dollars en 2004. Cette tendance s’est d’ailleurs encore accentuée ces dernières années. Parallèlement, les flux d’« investissements directs étrangers » (IDE) de pays en développement à pays en développement sont passés de 14 milliards de dollars à 47 milliards de dollars entre 1995 et 2003.
Nombre de signes témoignent d’une intensification des échanges et de la coopération Sud-Sud. Celle-ci se traduit notamment par la création d’alliances politiques nouvelles entre États du Sud qui déstabilisent la suprématie des nations industrialisées sur la scène internationale. Bien qu’un consensus émerge sur la nécessité de regagner des marges de manœuvre politiques dans la mondialisation, l’activisme diplomatique Sud-Sud ne se présente pas comme un phénomène univoque.