La guerre à Gaza oblige à penser l’inégalité des vies, en termes à la fois quantitatif et qualitatif, à la fois d’existences qui ne sont pas dignes d’être racontées et de morts qui ne sont pas dignes d’être pleurées. Cette relecture oblige alors à analyser les raisons pour lesquelles le monde–et particulièrement le monde occidental en ce qu’il se prévaut de valeurs qu’il présume universelles – a non seulement consenti à l’oblitération de tout ce qui pouvait signifier la vie à Gaza, mais a également soutenu l’entreprise criminelle qui la perpétrait .
Examiner l’histoire du militantisme pour la paix sur une temporalité assez longue permet de souligner le rôle précurseur d’hommes et de femmes qui, dès le 19e siècle, ont contribué à remettre en cause la légitimité de la guerre comme instrument de résolution des litiges entre États. En popularisant les méthodes de règlement pacifique des conflits par la mise en place d’une justice internationale et en soutenant la création d’organisations multilatérales favorisant la coopération internationale, ils et elles ont travaillé à l’édification d’un système international plus sûr et plus juste, aujourd’hui cependant de plus en plus contesté et menacé.
L’ouvrage collectif Mondes en guerre: Militarisation, brutalisation et résistances édité par le Centre tricontinental fin 20241 revient sur des tendances fortes observables dans la récente recrudescence des dynamiques conflictuelles. Pour prolonger la réflexion, cet article, issu d’un webinaire, propose un focus sur deux conflits armés: Palestine et Niger.
La solidarité internationale est un concept indispensable dans la lutte contre les inégalités, mais sa mise en oeuvre soulève de nombreuses questions, notamment lorsqu’il s’agit de soutenir les pays du Sud dans leur quête de développement et de justice sociale. Entre promesses non tenues et pratiques de domination, comment construire une solidarité véritablement transformative ? Quel rôle les ONG doivent-elles jouer dans ce processus ? Des acteurs de la société civile congolais en visite en Belgique en mars 2024 partagent leur vision pour relever les défis d’un système mondial inégal.
Les négociations sur un accord d’association entre l’UE et les pays latino-américains du Mercosur reprennent vigueur. Malgré les menaces qu’il fait peser sur la protection sociale et environnementale, l’Allemagne et l’Argentine poussent pour le conclure rapidement..
Il y a dix ans, le 24 avril 2013, s’effondrait le Rana Plaza, un bâtiment abritant six usines de confection de vêtements, à Dhaka, au Bangladesh. Plus d’un millier d’êtres humains y ont laissé leur vie. Au nom du profit, leitmotiv de l’industrie de la mode. Dix ans plus tard, la nouvelle génération pointe du doigt l’engrenage du système économique. Adélaïde Charlier et Boon Breyne du mouvement « Youth for Climate » avaient respectivement 12 et 17 ans le jour de l’effondrement. À l’occasion de cette tragique commémoration, ils partagent leur vision holistique d’un Occident aux prises avec la surproduction.
Le fait que la Coupe du monde de football soit organisée au Qatar a permis que des progrès soient réalisés en faveur des conditions de travail des migrant·es. Mais cela ne signifie pas que ces droits conquis soient garantis de façon pérenne, prévient Smritee Lama, responsable syndicale népalaise. Invitée par WSM, le MOC et Beweging‧net, elle était de passage en Belgique pour évoquer l’envers du décor de la Coupe du monde au Qatar. Rencontre.
Chercheuse en communication à la Loughborough University London, Ana Cristina Suzina s’est rendue dans la communauté indigène de Sarayaku, dans la province de Pastaza, en Équateur pour réaliser une enquête de terrain. Elle s’intéresse à la Déclaration Kawsak Sacha et aux stratégies de la communication populaire qui transforme l’imagination politique en voix politique. Parmi ses premières observations : le rire de ce peuple. Comment le comprendre alors que la vie des Kichwas est particulièrement dure ? Pistes de réflexion.
Au Togo, les réformes institutionnelles et constitutionnelles exigées de longue date par la population pour renforcer la démocratie trainent à se mettre en place. Malgré tout, les élections législatives de ce mois de décembre s'appréhendent (encore) dans le calme. De son côté, la société civile poursuit son travail de longue haleine d'enracinement de la démocratie. Rencontre avec Diane Amewounou, de SADD, une association partenaire de l'ONG Solidarité mondiale.
Figure incontournable de la paix en République démocratique du Congo (RDC), Annie Matundu Mbambi, surnommée Maman 1325, milite depuis plus de trente ans pour une paix durable et inclusive portée par et pour les femmes. De la vulgarisation de la résolution 1325–qui vise à reconnaitre le rôle essentiel des femmes dans les processus de paix et de sécurité–à l’accompagnement des organisations féminines, en passant par la formation des jeunes, elle agit comme un amplificateur de voix, un pont entre les communautés et les institutions et comme un levier de transformation des idées en actions concrètes.