Il y a fort à parier que les mesures prises, dans un contexte particulièrement polémique, par le décret du 8 mars 2007 « portant diverses mesures visant à réguler les inscriptions et les changements d’écoles dans l’enseignement obligatoire » 1 feront date, au sens figuré comme au sens propre.
Améliorer la qualité, l’efficacité et l’équité de notre système d’enseignement, tel est l’ambitieux objectif du « Contrat pour l’école ». Axées autour de dix priorités fortes, les cinquante mesures annoncées pour atteindre ce but baliseront la politique scolaire en Communauté française jusqu’à la fin de la législature. Permettront-elles un renouveau du système éducatif ?
Depuis plusieurs années déjà, des enquêtes comparatives internationales ont montré à quel point se portait mal l’école en Communauté française. Ainsi, le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE décrit une situation que certains qualifient d’alarmante en ce qui concerne trois domaines fondamentaux : la compréhension de l’écrit chez les jeunes, leur culture mathématique et leur culture scientifique. Ce constat étant posé, il reste à en comprendre les causes, et à déterminer les moyens à mettre en œuvre pour tenter de remédier à la situation. C’est ce que tente de faire le gouvernement de la Communauté française en se fixant des objectifs stratégiques pour 2013. Un travail de longue haleine qui associe de nombreux acteurs politiques, économiques et sociaux.
Depuis 2001, se mettent en place les conditions d’une plus grande intégration des systèmes de formation et d’enseignement professionnels des pays européens. Sous le nom de « processus de Bruges », cette évolution politique ne fait l’objet que de quelques débats dans des cercles restreints d’experts. Pourtant, l'enjeu est crucial : des pans entiers du système éducatif pourraient se voir soumis à un projet à finalité uniquement économique. Ce processus européen rejoint en fait de nombreuses réformes initiées par les États, comme celle de l'école qualifiante chez nous. Nous donnerons-nous les moyens de proposer autre chose ?
Il était une fois une école heureuse, mais il fallut qu’elle disparaisse pour que ceux qui en critiquaient la froideur en aperçoivent toute la richesse conviviale. Il était une fois une école démocratique, mais ceux qui en dénonçaient l’élitisme déguisé et la sélection sournoise ne virent qu’après sa mort combien elle laissait orphelin de sens social un peuple d’enfants et d’adolescents dispersé en clans hostiles.
L’enseignement de qualification (1), qui accueille plus de 100.000 élèves en Communauté française, souffre d’une image particulièrement dégradée : enseignement de relégation et du "second choix", démotivation des élèves, épuisement des enseignants, manque de débouchés professionnels, obsolescence des équipements, violence… Une réforme importante, commencée sous la précédente législature, est en voie d’opérationalisation. Son objectif : revaloriser l’enseignement technique et professionnel en le rendant plus performant et donc plus attractif. L’enjeu est donc de taille et ne va pas sans soulever quelques difficultés, voire parfois de lourdes inquiétudes.
Une réforme d’une telle envergure ne va pas, on s’en doute, sans soulever bon nombre de critiques et d’inquiétudes… Première critique récurrente : le travail mené au sein de la CCPQ a cruellement manqué de transparence; manque de transparence aggravé, dit-on, par la volonté patronale d’en accélérer le rythme. Il faut en effet reconnaître que cette réforme qui concerne, rappelons-le, près de la moitié des élèves inscrits dans l’enseignement secondaire a eu un écho extrêmement limité au sein des médias classiques (en comparaison avec la réforme sur les devoirs à domicile par exemple) et a également, par voie de conséquence, très peu animé le débat public.
Depuis 25 ans, on assiste à une augmentation continue du niveau de diplôme le plus élevé obtenu par la population ayant quitté l’enseignement de plein exercice (dit "niveau de diplomation"). En 1996, près d’un Belge sur deux (40% pour les femmes en Région wallonne) possédait un diplôme de fin d’études secondaires, contre 15% seulement en 1970. Et près d’un Belge sur cinq a un diplôme de l’enseignement supérieur. Il s’agit là d’un pourcentage parmi les plus élevés observés dans les pays de l’OCDE (2).
En janvier 1998 se mettaient progressivement en place dans l’enseignement en Communauté française ce qu’il est désormais convenu d’appeler les Conseils de participation. Institués par décret, ces Conseils offrent aux différents acteurs de l’institution scolaire la possibilité de prendre démocratiquement et activement part au pilotage de leur établissement. Deux ans plus tard, peut-on considérer qu’ils ont atteint leurs buts ?