Dans sept mois à peine, l’Union européenne connaîtra son big bang. Après de longues années de transition politique, économique et sociale, huit pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que Chypre et Malte, intégreront finalement cette Communauté de plus en plus grande. En mai prochain, l’Europe comptera donc 25 pays. Quel sera l’impact de cet élargissement sur les politiques sociales ?
L’Europe vient de décider de réformer une nouvelle fois sa politique agricole. L’agriculture de l’Union européenne garde souvent l’image d’un secteur qui produit trop : trop de lait, trop de beurre, trop de céréales, trop de porc, trop d’œufs, trop de poulets… À y regarder de plus près, cette image est trompeuse. En effet, l’UE est non seulement le plus grand importateur de produits agricoles au monde, mais aussi très largement déficitaire en alimentation animale. Pourquoi alors sommes-nous excédentaires en produits animaux et en céréales ? Pourquoi sommes-nous si déficitaires en protéines végétales alors que 70 % de notre territoire agricole correspond à des cultures pour l’alimentation du bétail, en particulier de grandes zones de prairies ?
Voici un an déjà que la Convention européenne, cette assemblée politique chargée de préparer la réforme de l’Union européenne (UE), a entamé ses travaux. Il aura fallu attendre presque dix mois pour qu’elle se décide à aborder la question de l’Europe sociale. Aujourd’hui, c’est chose faite. Mais pour quels résultats ?
La résolution adoptée le 10 octobre par la Confédération européenne des syndicats (CES) reflète une position globale qui intègre les préoccupations syndicales prioritaires (au-delà des divergences bien réelles entre confédérations syndicales nationales). Par la voix de la confédération, le monde syndical européen en appelle à procéder à un remaniement fondamental des traités élaborés progressivement lors des conférences intergouvernementales successives.
Lancés en quelque sorte à la poursuite de la Cour de justice faute d’un projet politique commun, les ministres de la Santé des pays de l’Union européenne se sont réunis à Malaga en février dernier. À l’ordre du jour : la mise en place d’une (éventuelle) politique européenne de la santé, englobant la délicate question de la mobilité des patients.
Jusqu’à présent, l’intégration européenne s’est centrée sur la sphère économique et marginalement sur le politique, le social et la santé. En effet, traditionnellement, la protection sociale couvre les prestations de santé fournies sur le territoire national. Ce principe de territorialité émane de la conception de l’État nation qui a pour mission en matière de santé de sauvegarder la santé publique, d’organiser un système de soins accessibles à la population et de veiller à l’amélioration de l’état de santé.
" Sortir de l’Europe de Maastricht ", mettre un veto à l’élargissement aux pays de l’Est, renationaliser les politiques européennes, bloquer le traité de Nice… plusieurs scrutins récents (France, Pays-Bas, Irlande…) ont fait apparaître dans l’opinion publique une vive réaction de rejet de la construction européenne. Réaction souvent accompagnée d’une forte dose de populisme et de nationalisme. Si l’Europe pèse chaque jour davantage dans nos vies quotidiennes, c’est une Europe perçue comme non choisie et n’offrant guère d’alternative. Aujourd’hui, la droite s’installe un peu partout en Europe. Qu’en fera-t-elle ?
Le Mur de Berlin est tombé en 1989, en même temps que le régime roumain de Ceaucescu. La Pologne, à l’époque, avait joué un rôle précurseur en matière de liberté syndicale. Douze ans plus tard, le pluralisme syndical est un acquis, sur papier en tout cas. Mais de là à parler de liberté d’action, il y a une marge.
Depuis le 1er janvier dernier, l’introduction de l’euro s’est presque parfaitement déroulée… mais la toile de fond économique de cette "révolution monétaire" est loin d’être rose. Mauvaise conjoncture et ralentissement économique sont à l’actualité. Selon Ronald Janssen, dans l’article qui suit, ceci n’est pas dû au hasard mais est la conséquence directe de la manière dont la Banque centrale européenne interprète son mandat qu’elle a hérité du traité de Maastricht. Celle-ci n’a de cesse d’affirmer que le traité européen lui a donné une tâche unique: celle de défendre la stabilité des prix et rien d’autre. Une interprétation trop restrictive ?
L’euro représente-t-il une menace ou une chance pour les organisations syndicales ? Si, dans la plupart des états-majors syndicaux européens, on réserve généralement un accueil plutôt favorable à l’euro, les craintes de le voir utilisé comme instrument de dérégulation du marché de l’emploi sont loin d’être entièrement dissipées. Depuis quelques années, les organisations de travailleurs des différents pays de la zone euro tentent dès lors de coordonner leurs actions et leurs revendications. Ce pourrait être l’un des effets indirects étonnants de l’unification monétaire : l’émergence progressive d’un espace syndical européen.