Cap pleins gaz vers l’"État social actif"! Tel est l’objectif des dernières mesures prises par le gouvernement arc-en-ciel, "programme printemps" et "plan Rosetta" en tête. S’il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan, on peut cependant voir se profiler quelques tendances. Analyse et humeur dans ce numéro de "Démocratie".
Appeler un opérateur en pleine nuit pour connaître le montant dépensé avec sa carte de crédit ou régler un problème de facture de GSM sont désormais devenus des opérations possibles et presque courantes. Ce confort (ou ce luxe diront certains) a un prix : la flexibilité de plus en plus grande du travail et donc des travailleurs. Dans le cadre d'une étude européenne récente, la Fondation Travail-Université s'est penchée sur les défis très actuels posés par cette extension et cette diversification de la flexibilité du travail et sur le rôle joué par la technologie (1). Patricia Vendramin, chercheuse à la FTU, en dresse ici les contours et esquisse quelques solutions.
Pas facile de s’y retrouver dans l’imbroglio de l’insertion socioprofessionnelle. Nombre d’observateurs et parfois même d’opérateurs sont déboussolés par la multiciplicité des intervenants. Nous n’en pointerons ici qu’un seul, l’EFT, l’Entreprise de formation par le travail. Elle ne couvre pas, loin de là, l’intégralité des situations mais est exemplative des évolutions de la politique d’insertion socioprofessionnelle en Communauté française.
Il y a dix ans mourrait assassiné Roger Vanthournout, prêtre ouvrier maçon. Révolté par la misère dans laquelle on laisse vivre des jeunes exclus, il avait décidé de recueillir chez lui les plus démunis d’entre eux qu’il rencontrait près de Charleroi et ailleurs en Wallonie, et de leur fournir l’occasion d’apprendre un métier par le travail dans le secteur du bâtiment. C’est ainsi que naquit la première entreprise d’apprentissage professionnel (EAP). En Wallonie et à Bruxelles, celles-ci se développeront ensuite sous la dénomination d’entreprises – ou d’ateliers – de formation par le travail.
Depuis plus de vingt ans, le secteur de l'insertion socioprofessionnelle (ISP) assure la formation de stagiaires pour leur permettre d'acquérir des compétences techniques et non techniques. Grâce à une pédagogie adaptée, l'objectif est de leur permettre d'intégrer le marché de l'emploi tout en leur proposant un accompagnement psychosocial. Cette approche intégrée de la formation se trouve confrontée aux politiques européennes qui encouragent l'acquisition des compétences et la transparence des certifications. Ce qui apparaît comme une opportunité comporte aussi des risques. À commencer par celui d'enfermer le secteur dans le champ des métiers en gommant le volet social qui est sa spécificité.