Revenant à chaque scrutin électoral en Région Bruxelles-Capitale, l’épouvantail du « vote communautaire », parfois également désigné en tant que « vote ethnique » ou par la pratique plus spécifique du « stemblok », est agité par les politiques, journalistes et analystes électoraux. Pourtant, des réalités nettement plus complexes apparaissent derrière les noms de famille des candidat·es concerné·es.
Selon Ico Maly, une analyse approfondie des idées et des pratiques des nouvelles formes d’extrême droite s’impose aujourd’hui. Pour ce spécialiste des nouveaux médias et de la politique, « on ne peut pas sous-estimer l’histoire des idées, notamment celles de la “nouvelle droite” française qui a émergé dans les années 1960, puis plus loin encore dans le temps, celle des penseurs des anti-lumières comme Edmund Burke ». Dans son dernier livre Nieuw rechts, il analyse ainsi ces courants d’idées en allant jusqu’aux pratiques digitales et dresse un tableau très fouillé des nouvelles tendances d’internationalisation de l’extrême droite. En accordant notamment une attention aux dynamiques spécifiquement flamandes.
Depuis de longues années, la question de l’avenir des provinces refait surface à intervalles réguliers. Faut-il les supprimer ou revoir leurs missions au regard de l’évolution du paysage institutionnel belge et des besoins de la population ? La chose n’est toujours pas tranchée. En revanche, depuis l’automne, les provinces montent au créneau et manifestent leur inquiétude dans la presse. En cause : la décision régionale de transférer le financement des zones de secours des communes vers l’institution provinciale.
La sixième réforme de l’État a désormais été implantée dans les entités fédérées. Six ans après, nous pouvons dresser un premier bilan, notamment en ce qui concerne les secteurs de la sécurité sociale et en particulier ceux des allocations familiales et de la santé. Si dans le premier cas examiné dans un article précédent (Démocratie, mai 2020), nous avons confirmé que la scission était une absurdité, dans celui-ci portant sur la santé et l’aide aux personnes, nos conclusions sont plus nuancées. Explications.
Plus que jamais, il faut repenser et démocratiser notre fédéralisme de manière citoyenne et durable
Sur le plan institutionnel, le Covid-19 a provoqué en Belgique un double électrochoc. D’abord, après seize mois d’affaires courantes, un gouvernement de plein exercice est constitué, dirigé pour la première fois non pas par un Achille, mais par une Amazone, avec l’appui de dix partis. Ensuite, les armées fédérale et fédérées marchent en cadence grâce à une concertation étroite 1. Les Belges, habitué·es à la polyphonie voire à la cacophonie, n’en croient pas leurs oreilles : les autorités parlent à l’unisson. Ne nous laissons cependant pas envoûter. On l’a dit et redit : le Covid-19 tape où cela fait (déjà) mal. Ce constat vaut pour nos institutions aussi.
Selon les derniers sondages, le Vlaams Belang devient en Flandre le premier parti avec 28 % d’intentions de vote suivi de la N-VA avec 21 %. La montée des partis nationalistes flamands contraste avec la situation en Wallonie où l’extrême droite n’a jamais réussi à s’infiltrer dans le paysage politique. Mais comment comprendre ce qui se passe au nord du pays ? Et surtout comment soutenir la Flandre qui résiste aux projets de la droite nationaliste et qui, quoi qu’on en pense au sud du pays, n’est pas inexistante ?
Les vives tensions autour du dossier catalan ont fait réapparaître au premier plan la question de l’indépendance de la Flandre. De quoi s’interroger sur la stratégie actuelle des nationalistes flamands à l’heure où la N-VA n’a jamais eu autant de pouvoir dans l’État belge... mais où le nombre de Flamands qui souhaitent l’indépendance de leur région semble historiquement bas. Éléments de réponse avec Dave Sinardet, professeur de sciences politiques à la VUB et spécialiste du nationalisme.
En « débranchant la prise » des gouvernements fédérés dans lesquels il était en majorité avec le PS, le président du CDH, Benoît Lutgen, a plongé le paysage politique francophone dans une situation inédite. Le peu de préparation de cette décision surprend la plupart des observateurs. Analyse avec Paul Wynants, professeur d’histoire politique 1.