Après avoir examiné le développement de la vie associative en Allemagne (voir notre numéro 3 du 1er février 2010 consacré à l’« engagement citoyen »), nous poursuivons notre tour du monde associatif, de son fonctionnement, de son organisation et des défis qui l’attendent par une visite chez nos voisins flamands. Dans la lutte contre le basculement à droite et le racisme, Bruxelles et la Flandre œuvrent depuis des années à une politique culturelle participative et à un renforcement de la société civile.

 
En Flandre, en 2010, il y a vraiment une association pour chacun, comme le montre un spot publicitaire conçu sous forme de clin d’œil (www.yesss.be). Pour s’en faire une idée, il y aurait en Flandre plus de 40 000 associations. À l’échelle belge, près d’un salarié sur dix est actif dans le monde associatif. Il existe dans notre pays pas moins de 17 000 associations comptant au moins un emploi rémunéré, ce qui représente 5 % du PIB (soit une valeur ajoutée de quelque 22 milliards d’euros). Les associations ne sont donc pas, ou plus, les derniers de la classe. Elles ont au contraire un impact socio-économique avéré. Outre une prise de conscience croissante, notamment en raison d’une étude récente montrant que les associations jouent un rôle crucial dans la société, cet impact valorise la vie associative auprès du public et a accru l’attention (politique) à leur égard ces dernières années, comme on le lira ci-dessous. Pour englober et désigner cette grande variété d’organisations, une expression univoque est recherchée depuis plusieurs années : « vie associative », « société civile », « société citoyenne », « organisations non gouvernementales », « secteur non marchand » ou même « économie sociale ». Mais aucun de ces termes ne convient tout à fait, ni au niveau international, ni au niveau belge. En Belgique francophone, le mot « association » a un sens quelque peu différent qu’en Flandre. L’expression fréquemment utilisée en Flandre de maatschappelijk middenveld (société civile) possède une connotation intraduisible en français ou en anglais. La principale caractéristique de cette « société civile » est son autonomie à l’égard de la politique et du « marché ». Dans le cadre de cet article, nous parlerons plutôt de vie associative ou de monde associatif. Nous entendons par là des organisations privées indépendantes, détachées des autorités sur le plan institutionnel et qui n’offrent pas d’avantages matériels à leurs membres/administrateurs. Il s’agit d’organisations qui poursuivent un objectif spécifique ou qui proposent des services à certains groupes cibles. Chacun est libre de s’y affilier. Enfin, l’organisation fait appel à des volontaires pour une ou plusieurs des fonctions suivantes : rencontre, constitution de groupe et intégration (fonction sociale), émancipation, empowerment et implication (fonction démocratique), participation et formulation de thèmes de politique (fonction politique). Sur le plan juridique, les associations peuvent avoir une structure d’ASBL ou être une association de fait. Les ASBL se taillent la part du lion.

Caractéristiques

En Flandre, plus de la moitié (51 %) des 18-75 ans sont membres actifs d’au moins une association. 22 % sont membres actifs d’au moins deux associations et 10 % ont une fonction d’administrateur dans au moins une association. L’adhésion aux associations n’a cessé de croître au cours des 30 dernières années. Il en va de même pour le volontariat. Les chiffres vont à l’encontre de ce que pense souvent le public, à savoir que l’esprit de solidarité serait en berne et que l’individualisme règne en maître.
Il est vrai que des changements majeurs se sont opérés au sein de la vie associative. Les associations ayant un profil idéologique marqué ou destinées à une certaine « classe » (par exemple les Femmes ouvrières catholiques) ont perdu des membres, tandis que les associations « physiques », notamment les associations sportives, ont séduit beaucoup de nouveaux affiliés. Les associations destinées à la jeunesse continuent d’enregistrer de beaux résultats. Par ailleurs, la société civile pilarisée s’est relativement effacée face aux associations pluralistes et à ce qu’on appelle les « nouveaux mouvements sociaux ».
Une caractéristique de la vie associative en Flandre est son accessibilité. Tout le monde peut y participer ! Mais cette participation semble inégalement répartie au sein de la population. Les personnes qualifiées participent nettement plus que les personnes moins qualifiées. Et ce fossé ne cesse de s’élargir. Les associations comptent également davantage de membres ayant une idéologie marquée. Plus les gens sont occupés, plus ils sont actifs au sein du monde associatif, avec toutefois une limite maximale. Les femmes sont tout aussi actives que les hommes, et même un peu davantage, à l’exception des associations sportives.
Quel est l’effet des associations sur leurs membres ? Une étude relativement récente a mis l’accent sur l’influence de la vie associative sur le mode de pensée et de vie des Flamands. Les personnes actives dans le monde associatif ont ainsi une confiance accrue dans leurs semblables. Elles sont plus tolérantes, moins ethnocentriques, croient davantage dans les institutions politiques et participent plus facilement au système démocratique. Politiquement, elles se sentent moins impuissantes, elles sont davantage impliquées dans leur quartier, plus engagées socialement et elles participent plus fréquemment à la vie culturelle. Dernièrement, une étude a montré que les associations n’avaient pas seulement une « utilité » sociale, mais qu’elles rendaient également les gens heureux. Les individus qui s’engagent dans la vie associative sont davantage satisfaits, et ce, à plusieurs niveaux. Ils se sentent mieux dans leur peau et sont donc plus heureux. Le plus remarquable, c’est que tous ces « effets » de la vie associative sont deux fois plus prononcés, mais surtout plus durables, que ceux du niveau d’enseignement.

Idées reçues

De nombreuses personnes en Flandre, y compris au sein du monde associatif, pensent que celui-ci se porte mal. L’étude démontre pourtant le contraire. Il y aurait certes une moins grande envie d’effectuer sur le long terme du volontariat. Il s’avère pourtant que ce volontariat n’a cessé d’augmenter depuis les années 1980. En outre, il semble que la durée de l’engagement s’est même allongée ces dernières années. Par ailleurs, certains avancent que seuls quelques types d’associations poursuivent leur croissance, tandis que les autres seraient en train de mourir, voire seraient déjà éteintes. Une enquête montre que si les associations sportives et les associations de café sont les gagnants absolus, globalement, cependant, elles progressent toutes. Et ce n’est pas tout : la vie associative serait sérieusement en train de vieillir. C’est vrai, mais c’est davantage lié à la plus grande activité des seniors qu’à la résignation des jeunes générations. Enfin, dernier élément : internet empêcherait les contacts sociaux et serait ainsi le fossoyeur des associations. L’enquête montre pourtant que pas moins de 59 % des internautes réguliers sont des membres actifs d’une association.

Financements

Comment survivent toutes ces associations ? Par qui sont-elles soutenues et comment assurent-elles leur financement ? Jusqu’il y a peu, l’idée était communément admise que de nombreuses associations survivaient grâce à la générosité de « l’État providence ». Une récente enquête montre que les moyens des associations sont en effet principalement issus des pouvoirs publics (61,1 % en Belgique), mais que la différence est grande selon les secteurs. Ainsi, les associations orientées vers les soins de santé et la prestation de services sociaux sont beaucoup plus dépendantes du financement des pouvoirs publics que celles des autres secteurs. Quelque peu étonnant est peut-être le fait que les associations socioculturelles ne dépendent en moyenne qu’à 40 % des subventions publiques et qu’elles tirent le reste de leurs revenus des apports de leurs membres et d’autres canaux.
C’est vers 1960 que l’État belge a commencé à subventionner des associations. À l’époque, il s’agissait principalement d’associations socioculturelles et à destination de la jeunesse. Au fil des années, la liste des associations subventionnées s’est allongée. Mais il n’existait ni critères convergents, ni mécanismes de contrôle, plans ou autres évaluations. C’est finalement la Communauté flamande et la législation sur le Pacte culturel (1973) qui ont stipulé que des décrets devaient être rédigés pour le subventionnement des associations socioculturelles et pour la jeunesse. Cet exemple sectoriel reflète bien la dynamique principale. Dans les années 1980, un consensus est lentement apparu en Flandre en vue de décentraliser le subventionnement. Les niveaux de politique local et provincial ont semblé être les niveaux les plus adéquats pour suivre de près et pour évaluer les besoins locaux et provinciaux du monde associatif, et pour permettre une bonne prise de décision démocratique. Mais en raison des obstacles de financement, il a fallu attendre 1995 avant que les moyens disponibles pour le subventionnement des mouvements de jeunesse locaux, par exemple, ne soient mis à la disposition des administrations communales. Les associations locales ont donc ensuite dû se tourner vers les autorités communales. Celles-ci ont dû réfléchir avec les mouvements de jeunesse sur la politique à mener. Cela fut bénéfique au droit de participation des associations de jeunesse et, partout, des conseils de la jeunesse se sont créés. La même tendance fut observée quelques années plus tard au niveau provincial. Les associations organisées à l’échelon régional ont, à partir de ce moment, dû s’adresser aux autorités provinciales. En 2003, les décrets de politique de la jeunesse communaux et provinciaux ont finalement été fusionnés, ce qui fut favorable à la cohérence et a fortement réduit le travail administratif des associations.
Ce système, un régime de subventionnement des associations basé sur des décrets et des plans de politique obligatoires, présente des avantages, tant pour les associations que pour le pouvoir subsidiant. Il apporte avant tout plus de transparence et de clarté. Chacun sait qui reçoit combien, et sur quelle base. Pour être « reconnue » par un décret, une association doit satisfaire à une série de critères, ce qui garantit le haut niveau de qualité du fonctionnement associatif en Flandre. Le système des plans de politique y a contribué, même s’il s’est limité à mettre au point des processus de droit de participation internes et à réfléchir explicitement au cap à suivre au cours des années suivantes. Par ailleurs, le législateur peut explicitement introduire certains enjeux sociaux dans le fonctionnement des associations, en les incitant financièrement à relever des défis durant une certaine période. Ces dernières années, ce fut par exemple le cas, avec un certain succès, pour l’interculturalité et les activités liées à la diversité. Cela a incité les associations à réfléchir aux obstacles de leur propre fonctionnement, et a souvent mené à la réalisation d’un véritable travail sur la diversité.

Critères

Depuis quelques années, les critères décrétaux auxquels les associations doivent répondre ont fait l’objet de nombreuses discussions. Doivent-ils être plutôt quantitatifs (nombre de membres, de formations…) ou plutôt qualitatifs ? Le financement des autorités doit-il être basé sur des plans ou sur des « prestations réalisées » ? À partir de 2011, les associations socioculturelles de Flandre seront par exemple subventionnées sur la base d’une évaluation de leur fonctionnement, plutôt que de leurs projets dans le plan de politique, bien que ceci restera obligatoire, mais sous une forme restreinte. Il existe certainement des arguments en ce sens, mais cette procédure risque cependant d’enlever certaines sécurités fonctionnelles et financières aux associations, tout en donnant l’occasion aux pouvoirs publics d’y avoir un droit de regard. Cette mesure semble également partiellement découler du fait que l’actuel gouvernement flamand est le premier à devoir réaliser des économies. Il faudra en évaluer l’impact sur le monde associatif socioculturel.
Autres chiffres : le décret pour les associations socioculturelles pour adultes finance chaque année 54 fédérations associatives (sans parler des mouvements, des centres de formation…) qui représentent quelque 2 millions de membres, avec 145 000 volontaires actifs dans 12 000 sections locales. Pour la Flandre, cela représente environ 40 sections par commune !

« Verenigde Verenigingen »

Ce sont essentiellement les « effets » susmentionnés, à savoir la contribution à la citoyenneté, qui ont donné naissance en Flandre à l’intérêt politique pour la vie associative. Plus encore, depuis l’an 2000 environ, les attentes à l’égard du monde associatif sont très fortes. Plusieurs notes de politique, ainsi que le Pacte de Vilvoorde, se sont focalisés sur les fonctions émancipatrices et démocratisantes de la vie associative. Comme nous l’avons écrit plus haut, l’impact économique du monde associatif est progressivement devenu évident, alors qu’au même moment, la « dépilarisation » était déjà bien entamée et que différents types d’associations cherchaient à se rapprocher.
Au niveau des structures également, les choses se sont accélérées. Les fédérations et autres tissus associatifs ont été rassemblés dans des structures d’appui, d’une part, et des groupements de défense des intérêts, de l’autre. Dans certains secteurs, un seul organe a continué à jouer ces deux rôles (par exemple le Bond Beter Leefmilieu). Parallèlement, les autorités flamandes ont lancé l’opération Beter Bestuurlijk Beleid (meilleure politique administrative), afin de rendre la structure politique plus efficace et de parvenir entre autres à l’élaboration de 13 domaines de politique cohérents. Pour cela, il fallait mettre en place un conseil consultatif stratégique pour chacun de ces domaines, afin de mettre fin à l’embrouillamini en la matière. Les autorités flamandes, là où le « primat de la politique » s’exerçait, ont initialement tenté d’en faire des conseils d’experts. La vie associative aurait ainsi perdu son implication dans la préparation de la politique et sa participation.
Ce fut l’« étincelle » qui permit la naissance de l’accord de coopération informel De Staten-Generaal van het Middenveld (les États généraux de la société civile, en 2002), le temps et les esprits étaient mûrs pour un tel événement. Les fondateurs de cet accord étaient hétérogènes tant sur le plan des thématiques que des structures et du fonctionnement. Mais ils possédaient aussi des caractéristiques communes. Le sentiment que tous participaient à des missions d’ordre social prédominait. Très vite, chaque association impliquée fut convaincue de la force de la coopération entre piliers, domaines et secteurs, ainsi que de l’importance d’un réseau permanent. Cette approche horizontale reste unique à ce jour et constitue l’un des acquis majeurs de cet accord de coopération. Fin 2005, le nom s’est transformé en Verenigde Verenigingen (associations associées) et l’accord de coopération s’est mué en porte-voix de la société civile en Flandre.

Charte

Cet accord vise à rendre le climat favorable aux associations, en leur apportant conseils et soutien, en influençant la politique et en assurant leur promotion auprès du grand public et de groupes cibles. Son fonctionnement se caractérise par un mélange de travail politique, de projets et de campagnes. La campagne la plus connue à ce jour est Kom uit uw Kot (Sortez de votre bulle), en 2005-2007, qui encourageait la participation locale via une série d’actions et d’activités, et qui soutenait les associations et les personnes qui voulaient « sortir de leur bulle ». De nouveaux groupes et initiatives ont vu le jour et ont fait appel au soutien des Verenigde Verenigingen. Les associations existantes ont ouvert leurs portes à de nouveaux membres et à des collaborations réciproques. L’apogée politique (provisoire) de cet accord de coopération fut la signature d’une charte avec le gouvernement flamand fin 2006. Avec cette charte, les Verenigde Verenigingen ont été reconnues comme partenaire représentatif de la société civile flamande. Simultanément, cette charte constitue un engagement formel du gouvernement flamand en faveur d’une concertation régulière et systématique avec le monde associatif via les Verenigde Verenigingen. La charte comporte des engagements réciproques sur les principaux aspects associatifs, tels que la participation, la diversité, la citoyenneté active, le volontariat, la simplification administrative, la formation, etc. Elle s’accompagne d’une plate-forme de concertation où siègent le gouvernement flamand et les Verenigde Verenigingen et elle adopte un plan d’action annuel. Avec le nouveau gouvernement flamand, une nouvelle charte plus ambitieuse a été signée le 14 janvier 2010. Un premier plan d’action est en cours d’élaboration. La participation, les associations et l’Europe et le rôle des associations dans l’innovation sociale y occuperont une position centrale (voir : www.deverenigdeverenigingen.be).

Des défis demeurent

Les chiffres témoignent d’une vie associative florissante et très active en Flandre. La force d’une telle vie associative ou d’une société civile indépendante, dynamique et innovante ne doit jamais être sous-estimée dans une démocratie. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle constitue le point de départ des acteurs de la société civile. Il est toutefois moins évident que ce point de départ soit également partagé par le gouvernement flamand. Mais en soi, rien d’étonnant vu les préoccupations politiques liées aux succès de l’extrême droite, à la persistance du racisme et de la xénophobie et à la montée des partis populistes flamands.
Ces dernières années, les pouvoirs publics flamands ont investi dans la vie associative. Le scénario de la « démocratie citoyenne directe » de Guy Verhofstadt a été abandonné. Le politique opte maintenant pour le partenariat, la co-gouvernance. On fait appel à la responsabilité de chaque citoyen et du monde associatif en particulier. Cependant, en dépit du soutien politique à ce dernier, divers développements menacent la société civile. La participation aux processus politiques est de plus en plus difficile, en raison de la complexité, des différents niveaux de pouvoir (du local à l’international) et du manque de transparence. Le monde associatif a de plus en plus de mal à influencer l’agenda politique : d’autres acteurs, dont les médias, y jouent un rôle plus déterminant. Par ailleurs, un nouveau phénomène apparaît dans la société civile : l’émergence de nombreux petits groupes d’action qui se constituent pour des intérêts très particuliers de, parfois, très petits groupes de gens (comités d’action autour de l’aéroport de Zaventem, dossier Oosterweel à Anvers, etc.). Ce fractionnement complique le processus de participation et de concertation, parce que la notion d’intérêt général n’y est plus présente.
Vieillissement, morcellement, perte d’identité, commercialisation et concurrence des médias et des autorités locales entraînent la corrosion des fonctions de la société civile. Les autorités locales, surtout dans les villes, développent de plus en plus souvent, de leur propre chef, des initiatives en matière de rencontres, d’animation socioculturelle, de prestation de services. Elles font pour cela appel à des professionnels, mais aussi à des volontaires, ce qui supplante parfois les initiatives du monde associatif. Par ailleurs, le monde associatif classique éprouve des difficultés à toucher suffisamment de personnes en milieu urbain. D’autres réseaux sont actifs et de nouvelles formes d’initiatives citoyennes apparaissent dans les quartiers, les rues, à propos des centres d’accueil de l’enfance, des écoles, des maisons de quartier, des centres culturels.
Bref, la vie associative est obligée de se renouveler et de réagir aux évolutions sociales. On peut clairement affirmer qu’en Flandre, elle le fait sérieusement, en particulier avec le mouvement ouvrier chrétien, l’ACW. De nombreux efforts sont consentis pour renouveler le fonctionnement des mouvements, pour recruter de nouveaux membres, pour tester de nouvelles formes de travail et pour offrir un soutien plus prononcé aux sections locales. Impliquer les groupes défavorisés, améliorer l’environnement urbain et développer le fonctionnement international et interculturel constituent des objectifs importants. Des expériences dans le domaine de la recherche scientifique encadrée sont réalisées, ainsi que des échanges d’exemples de bonnes pratiques, des échanges de connaissances ont lieu via des collaborations au sein et en dehors du mouvement ouvrier chrétien et de nouveaux réseaux sont mis en place. Ces derniers sont nécessaires si nous voulons pouvoir peser sur la politique.
Des débats intéressants sont également menés sur l’amélioration de la participation et de l’implication, sur la base d’une étude d’évaluation. Le défi consiste à associer large participation et efficacité. Mais une description de ce point sortirait du cadre du présent article. La Flandre a développé une tradition d’avis et de concertation au niveau local et régional, via des conseils consultatifs locaux et stratégiques. En outre, pour les projets sociaux majeurs, il existe des procédures formelles d’avis et de concertation sociale. Néanmoins, la prise de décision politique s’avère peu transparente. Le résultat est un processus décisionnel long et lent, moins en raison de la participation que de la laborieuse délibération politique. La société civile est demandeuse de plus de transparence et d’améliorations, mais elle n’acceptera pas que cela mène à un démantèlement des processus et structures participatives.

En conclusion

La vie associative est particulièrement active et vivante en Flandre. Les processus de changement ne sont pas vécus de manière passive. Au contraire, on aime prendre les choses en main. Cela signifie investir dans le renouvellement et rester vigilant au maintien de nos fonctions clés : sociales, démocratiques et politiques. Des moyens suffisants sont requis : c’est notre principal défi actuellement en raison des économies liées à la crise.

Co-écrit par Ann Demeulemeester