Un Traité international pour lutter contre les pandémies. En voilà une bonne idée ! Macron, Merkel, Michel l’ont bien compris. Ils l’ont déjà signé. Défendre la santé à un niveau international dans un contexte de pandémie, ça semble tellement évident… c’est un peu comme défendre les énergies renouvelables dans un contexte de catastrophe climatique. Ça tombe sous le sens. Et pourtant…

On ne peut pas dire que ce soit l’orientation qui ait été choisie par nos gouvernements jusqu’à présent. Au Royaume-Uni, l’université d’Oxford avait annoncé qu’elle ferait d’AstraZeneca un bien public avant de se rétracter un peu plus tard. C’est par le truchement d’un certain Bill défendant la propriété intellectuelle que l’option du brevet aura finalement été retenue. Ce même Bill qui détient une fondation qui porte son nom, principal bailleur du GAVI... l’alliance du vaccin qui a pour but d’accélérer les progrès des pays pauvres dans les possibilités d’accès aux vaccins. Étrange... Et dans l’UE ? C’est à peu près pareil. Elle se lance dans la défense d’un accès garanti universel et équitable aux vaccins et aux médicaments. On imaginerait donc qu’elle défende un accès universel aux brevets des vaccins.

Et bien non ! C’est même l’inverse. L’Union s’oppose farouchement à l’utilisation ouverte de ces brevets. Incroyable, non ? Et que dire de ce principe de non-discrimination dans l’accès au vaccin ? Une vaste foutaise quand on voit comment les pays se tirent dans les pattes pour assurer leur propre approvisionnement, au mépris des pays du Sud. On se demande dans quel jeu on joue. Le jeu de dupe peut-être ?