photo livre recension p22Former des coiffeuses pour diffuser des messages de prévention au diabète et au cancer du sein, effacer des tags et contrôler des tickets de métro pour faire chuter spectaculairement la grande criminalité, créer une publicité dans un journal plus efficace qu’une grande campagne télé grâce à une petite case dorée : le livre « Le point de bascule » de Malcolm Gladwell présente certaines recettes qui ont réussi à créer une « épidémie » dans la population, que ce soit pour lui faire acheter quelque chose, adopter un comportement ou adhérer à une idée. Pour ce faire, l’auteur identifie quelques éléments clés – des personnes-ressources, le côté « adhésif » du message, le contexte – auxquels il faut prêter une attention particulière pour que quelque chose se propage. Comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage « Comment faire une grande différence avec de très petites choses », c’est à la portée de tous et toutes.


L’ouvrage ne présente rien de révolutionnaire, mais en rendant accessibles des recherches scientifiques et en présentant des exemples probants dont il décortique la mécanique, l’auteur aide à mettre le doigt sur des éléments essentiels pour qu’un message se dissémine dans une population. À l’heure où animateur·rices, permanent·es, militant·es regrettent souvent de ne toucher que les convaincu·es de la première heure, alors qu’à côté de cela des mouvements d’ampleur comme la Transition, les Gilets jaunes ou encore MeToo se créent spontanément, ce livre pourrait permettre de réinventer nos pratiques pour que nos mouvements « traditionnels » redeviennent des agents efficaces de mobilisation et de transformation sociétales. Par Jean-François Rasschaert. 

 

Malcolm Gladwell, Le point de bascule : Comment faire une grande différence avec de très petites choses,

Paris, Éditions Flammarion, 2016, 270 pages